L’homme sans passé (Mies vailla menneisyyttä)
Un film d’Aki Kaurismäki
Avec Markku Peltola, Kati Outinen, Juhani Niemelä…
En arrivant à Helsinki, un homme se fait agresser par trois hommes.
Laissé pour mort, il survit pourtant mais ne se souvient pas de sa vie passée.
Commence alors pour lui le début d’une nouvelle vie, où il va essayer
de trouver ses repères.
Film contemplatif et lent, L’homme sans passé n’est
pourtant pas dénué d’un certain intérêt.
Il évoque la reconstruction d’un homme qui a perdu son identité et ses
repères sociaux, dans un milieu marginal, duquel il va pourtant émerger et
avancer.
C’est notamment grâce à sa rencontre avec une femme seule, travaillant
pour l’Armée du Salut, qui va lui redonner goût à la vie, et l’envie de
réussir, de revivre.
Autour de lui, outre cette femme, tout un microcosme de marginaux, du
veilleur qui loue des conteneurs pour que les plus démunis vivent, à ses
voisins étranges qui semblent avoir abandonnés tout espoir d’une vie meilleure,
d’une renaissance.
Mais M, l’homme sans passé, sans nom, ne se résigne pas et retrouve
bientôt l’engouement qui le fait revivre.
Kaurismäki, metteur en scène notamment de Juha,
filme sans effets, avec placidité et académisme. Un peu trop formel par moments,
L’homme sans passé n’accroche pas le spectateur. La place est donnée aux
comédiens, Markku Peltola,
excellent et Kati Outinen, dans un rôle très contenu,
celui de la femme qui va redonner un sens à la vie de M, mais qui va également
donner un sens à sa triste existence.
Un contraste saisissant. L’homme sans passé a
plus de vie en lui que cette femme qui est isolée, enfermée dans sa propre
existence monotone.
Kaurismäki ne filme pas la Finlande des beaux paysages, il
filme avant tout son histoire, ses personnages, en marge de cette Finlande
patriote et autarcique.
Un style qui peut dérouter par sa lenteur, mais qui peut aussi
intéressé pour son fond plus que sa forme.
A découvrir.
Arnaud Meunier
23/01/2006